Prochainement

Concertos 3 & 4 clavecins et orchestre (création) : Vivaldi, J.S. Bach, Telemann, Boismortier, Aubert, Grollemund

Samedi 10 juin à 20h - Église Sainte-Aurélie, Strasbourg

Avec Aline Zylberajch, Catherine Zimmer, Benjami Steens & Martin Gester, clavecins
Hélène Houzel & Juliette Shenton, violons
Lucile Chionchini, alto
Kevin Bourdat, violoncelle
Frank van Lamsweerde, contrebasse


Passions | Danse (création)

Le Portrait de l’Amour et Stabat Mater en miroirs : François Couperin & Alessandro Scarlatti

Samedi 24 juin à 20h30, Église protestante de Ribeauvillé (68) - Festival de Musique de Ribeauvillé


Le Parlement de Musique avec Julie Goussot, soprano et Anaïs Yvoz, mezzo soprano
Stéphanie Pfister & Clotilde Sors, violons
Teodor Baù, viole et Shuko Sugama, violone
Martin Gester, clavecin, orgue & direction

& La Compagnie de danse Helioskiné avec Pierre François Dollé, danseur et chorégraphe et Nathalie Lacoursière, danseuse

Passions | Danse est un spectacle qui met en regard deux chefs-d’oeuvre du répertoire baroque aux significations musicales délibérément opposées, mais réunies dans une volonté moderne de créer des effets de miroirs déformants propres à renouveler le regard.
Dans Le Portrait de l’Amour, au centre duquel se trouvent Folies Françaises, variations sur le thème de l’Amour, François Couperin se livre à un exercice de style autour des passions humaines personnifiées par de courtes pièces musicales dans lesquelles le chorégraphe peut laisser libre cours à un imaginaire narratif et fantasque, mettant en scène des « affects », des « humeurs », des travers et des archétypes humains, et puisant dans la diversité des styles théâtraux, de la croustillante Commedia dell’Arte à l’élégance du style des salons Louis-quatorzièmes.
Radicalement opposée est l’atmosphère du Stabat Mater du compositeur napolitain Alessandro Scarlatti - l’oeuvre-même qui servit d’inspiration à son disciple Pergolèse. Pure expression de la douleur d’une mère, ce Stabat Mater présente une palette de styles, de caractères, d’atmosphères très contrastés, souvent étranges ou surprenants. Nullement conçue a priori pour la danse, bien que l’évoquant régulièrement, l’oeuvre donne d’autant plus au chorégraphe Pierre François Dollé la liberté de sonder la diversité des passions humaines en s’inspirant à la fois des arts visuels baroques et de langages délibérément modernes.


Aventures des dieux et des humains : cantates françaises & pièces instrumentales de Couperin et Leclair

Tournée dans la Meuse du 6 au 9 juillet, différents lieux dans le cadre du Grand Est’ival 2023

Avec Laureen Stoulig, soprano
Florence Stroesser, violon
Kevin Bourdat, violoncelle
Eleonora Biscevic, flûte
Martin Gester, clavecin et direction

« Ne vous préoccupez pas de ces sornettes ; je vais tant les embellir que vous y prendrez goût », disait le poète latin Ovide dans son livre Les Métamorphoses

Les Cantates baroques le disent aussi : en représentant à leur manière les aventures des dieux et des humains, elles racontent la diversité et le pittoresque du monde, nous séduisent et nous divertissent. 

On y vivra le désir des amoureux, la plainte de l‘absence, la frénésie de la recherche et la lutte contre les éléments contraires : Léandre traversant la mer au milieu de la tempête pour retrouver Hero, Ulysse sur le retour de Troie se languissant de sa chère Pénélope, et Ariane abandonnée sur son rivage trop heureuse de se consoler auprès de Bacchus. Tout cela dans le magnifique écrin des instruments baroques : la flûte, le violon, le théorbe et le clavecin.


Le Retour de la paix : éclats de la guerre & charmes de la paix…

21 juillet, Eglise d’Orgelet (39) dans le cadre du Festival De bouche à oreille

Avec Laureen Stoulig, soprano
Stéphanie Pfister & Juliette Shenton, violons
Claire Gautrot, viole de gambe
Martin Gester, clavecin et direction

Aujourd’hui, la guerre évoque - à raison - le désastre, le malheur, l’injustice, le crime. C’est ce qu’elle a toujours été. Mais depuis l’Antiquité et sous les Rois et jusqu’au XIXe siècle, la guerre était aussi célébrée comme un art - on dit « l’art de la guerre » - qui déployait ses fastes, ses dorures, ses vainqueurs et ses vaincus, ses héros et ses exploits, objets de gloire - de la Guerre de Troie aux « gestes » des Chevaliers, aux guerres de Louis XIV et aux campagnes de Napoléon. A côté d’Apollon et de Vénus, Mars étalait ses splendeurs qui étaient chargés de de célébrer le courage, de faire oublier ses ravages.

Cruelles, elles l’étaient, et dévastatrices, les campagnes de Louis XIV. Dans une mise en scène très dramatique, Joseph Pignolet de Montéclair, l’un des plus talentueux des compositeurs versaillais, met en scène le carnage, la plainte des humains, l’imploration à la « Fille du Ciel », la Paix personnifiée, et la descente de celle-ci, telle un deus ex machina, à quoi s’enchaîne la réjouissance de la paix retrouvée.

Harmonieux et splendides sont les accents instrumentaux de François Couperin qui, pour célébrer la victoire du Roi, mêle motifs de fanfares et somptueuses symphonies dans sa Sonate La Steinkerke (le nom d’une bataille sanglante mais victorieuse) et dans la Suite de danses l’Impériale (évocation symbolique de l’Empire germanique).

Contraste total : sensualité et bonheur imprègnent les danses du Concert Royal ; et l’œuvre de Louis Nicolas Clérambault, maître absolu de la Cantate baroque française, : L’Ile de Délos - siège d’Apollon et des Muses - nous emmène sur une île idyllique où règnent bergers amoureux et charmants oiseaux, bonheur et tendresse, Apollon et les Muses.


Gli Astrologi Immaginari, un opéra bouffe de Paisiello

Vendredi 29 septembre, Espace Jean Vilar, Amilly (45) & samedi 30 septembre, Théâtre de Moulins (03), dans le cadre des Journées Musicales d’Automne

Direction musicale : Martin Gester
Mise en scène : Carlos Harmuch

Avec Nicola Ciancio : Petronio, bourgeois qui rêve d’être philosophe
Valeria La Grotta : Clarice, sa fille
Julie Goussot : Cassandra, son autre fille, philosophe
Thomas Hansen : Giuliano, prétendant de Clarice

Belinda Kunz, Irina Olshevskaia, Elias Juan Ongay et Léonard Schneider : les disciples (chœur) et un orchestre de 10 musiciens

Giovanni Paisiello, un des plus célèbres compositeurs d’opéras bouffes italiens de la fin du XVIIIe siècle, fut pendant 8 ans maître de chapelle de l’Impératrice Catherine II de Russie. C’est durant cette période qu’il composa Gli Astrologi Immaginari.

Gli Astrologi Immaginari fut représenté pour la première fois au Théâtre de l’Hermitage de Saint Pétersbourg le 14 février 1779. Le succès fut immédiat et l’œuvre parcourut les principales capitales européennes dans la décennie qui suivit. Joseph Haydn monta et dirigea l’oeuvre au Théâtre d’Eszterháza en 1782. A partir de cette date et jusqu’en 1784, il y eut 33 représentations.

Petronio est passionné jusqu’à l’obsession d’astronomie et de philosophie. Il s’est mis en tête de marier ses filles Clarice et Cassandra à des savants et de ce fait rejete Giuliano, l’amoureux de Clarice. Contrairement à Clarice, une fille toute simple, sa soeur ainée Cassandra est férue de philosophie. Pour conquérir Clarice, Giuliano se déguise en un philosophe grec âgé de cent ans. Le philosophe prétend pouvoir rajeunir grâce à un élixir. Il pense également pouvoir guérir Clarice de son ignorance et c’est avec enthousiasme que Petronio lui confie sa fille et signe un papier, un acte de mariage en fait, sans l’avoir lu. Entre temps l’élixir fonctionne, le philosophe rajeunit et se transforme en Giuliano au grand désespoir de Petronio qui réalise qu’il a été berné.

Un livret d’un comique irrésistible fait pour amuser le public avec des sujets porteurs : le thème de l’idée fixe très fréquent chez Paisiello, le conflit de générations, le subterfuge inépuisable du déguisement. Mais aussi, comme chez Molière (Le Bourgeois Gentilhomme et Les Femmes Savantes), avec quelque résonance dans notre temps, l’accession de la bourgeoisie à la culture et la place des femmes dans la société.